Le Plan d’Orientation Pastoral Intercommunal ou POPI, est une démarche de coopération entre éleveurs et élus pour dynamiser le pastoralisme à l’échelle d’un territoire. Il a pour objectif de permettre des actions concrètes visant à conforter voire redéployer le pastoralisme dans le cadre d’enjeux territoriaux déterminés lors d’un diagnostic.
L’objectif est aussi de favoriser la connaissance et le dialogue entre tous les usagers des espaces pastoraux. Sur le secteur des Baous, le POPI a été engagé pour une meilleure adéquation des activités pastorales et de loisirs, en cohérence avec la création du Grand Parcours des Baous.
Il s’intègre dans une démarche de soutien de l’agriculture et du pastoralisme et de prise en compte des enjeux autour de cette activité, indispensable pour une alimentation locale, un maintien des paysages emblématiques et classés et une vie rurale dynamique.
Le Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple (SIVOM) du Pays de Vence, anime en collaboration avec le Parc naturel régional des Préalpes d’Azur, le POPI des Baous. Le plan regroupe 9 communes du territoire du PNR : Bouyon, Carros, Coursegoules, Gattières, Gilette, Le Broc, Saint-Jeannet, Tourrettes-sur-Loup et Vence.
En 2021, la charte pastorale a été signée, elle présente des intentions et un engagement moral entre les élus et les éleveurs, garantissant la continuité de leur coopération.
En 2021, le Centre d’Etude et de Réalisation Pastorales Alpes Méditerranée (CERPAM) a établi de manière concertée un diagnostic, pour caractériser le pastoralisme et mettre en évidence les enjeux présents sur le secteur des Baous.
Ce diagnostic a permis l’élaboration d’une charte et d’un plan d’actions visant à concrétiser les engagements des partenaires.
La charte pastorale
La charte garantit la continuité de la coopération autour de trois thématiques :
- La gestion des conditions d’exercice des activités agropastorales, à travers notamment l’amélioration des équipements et la promotion de produits pastoraux ;
- La gestion du multi-usage sur le territoire à travers des actions visant à améliorer la cohabitation entre les éleveurs et les autres usagers de l’espace pastoral, promouvoir le pastoralisme auprès du grand public ;
- La gestion forestière et la préservation de la biodiversité.
Des enjeux issus du diagnostic du CERPAM
Des problématiques ancrées depuis quelques années
- Manque de visibilité de l’activité pastorale sur son territoire
- Un multiusage très développé avec une multitude d’usages récréatifs : promenade, randonnée, trail, VTT, randonnées équestres, … qui ne savent comment se comporter dans un espace naturel, support de travail et d’une activité économique
- Des troupeaux soumis à la prédation toute l’année
- Des enjeux autour de la défense de la forêt contre les incendies sur un territoire soumis au risque incendie, avec un intérêt de mieux intégrer l’élevage pastoral dans cette gestion et prévention du risque
- Des enjeux autour du maintien de l’activité agricole, et pastorale en particulier, dans un département dont l’autonomie alimentaire n’excède pas deux jours
Des objectifs ambitieux
- Renouer le dialogue entre éleveurs, élus et gestionnaires du territoire
- S’appuyer sur le pastoralisme comme une force du territoire des Baous
- Connaître l’impact de l’activité pastorale sur le territoire
- Mieux intégrer l’activité pastorale dans l’aménagement du territoire et ainsi contribuer à sa mise en valeur
- Initier une dynamique de coopération entre élus, éleveurs et partenaires afin de conforter et développer le pastoralisme en adéquation avec les autres enjeux du territoire.
Les résultats des enquêtes de 2020
La présence du pastoralisme sur le territoire
Il y a 20 éleveurs et acteurs pastoraux qui ont été identifiés sur le territoire du POPI en début d’étude. Il s’agit d’éleveurs professionnels pastoraux de bovins, ovins et caprins en systèmes laitiers ou viande, mais aussi de professionnels du tourisme équestre. Ces derniers ont été rajoutés à cette liste car un des principaux enjeux identifiés par les élus du POPI concerne les interactions entre l’élevage et les activités récréatives. Les professionnels du tourisme équestre sont à la frontière entre ces deux « mondes ».
En tout, 19 ont accepté d’être rencontrés et enquêtés : les données concernant leur système d’exploitation et les surfaces qu’ils valorisent ont pu être collectées entre mars et juin 2020.
Présence du pastoralisme en terme de surfaces
Il y a 11 600 hectares valorisés par l’activité pastorale, soit 50% du territoire du POPI.
Les éleveurs ont pour la plupart, leur territoire pastoral à cheval sur plusieurs communes : une concertation entre les communes autour des enjeux du pastoralisme apparaît dès lors évidente.
L’élevage pastoral entretient des espaces aussi bien privés que publics, sur des surfaces ouvertes (pelouses, prés), embroussaillées (landes) et boisées (divers types de bois : feuillus ou résineux).
Gestion des équipements en site classés
Le Parc des Préalpes d’Azur a pris contact avec la commission des sites et la Direction Départementale des Territoires et de Mer des Alpes-Maritimes (DDTM 06) pour une meilleure connaissance de leurs exigences concernant les équipements pastoraux en sites classés. En juin 2023, deux stagiaires accueillis par le SIVOM du Pays de Vence ont travaillé sur des propositions d’intégration paysagère des équipements (clôtures, stockage de l’eau) pour amorcer l’élaboration de recommandations architecturales. Leur dossier a été présenté en Comité de Pilotage en novembre 2023.
Promouvoir le pastoralisme dans les écoles
Durant l’année scolaire 2020-2021, 205 élèves des 8 communes ont bénéficié du programme “Dans les pas d’un berger” proposé par le Parc des Préalpes d’Azur. A travers 3 séances en classe et en extérieur, les élèves ont découvert le pastoralisme, son histoire et ses enjeux. Ils ont également produit une œuvre artistique présentée en groupe à la fin de l’année. Le programme sera reconduit pour l’année 2024- 2025 sur plusieurs communes du POPI.
Communiquer sur le pastoralisme auprès du grand public
La mise en tourisme du Grand Parcours des Baous nécessite la création d’une communication et d’une signalétique spécifiques. Le pastoralisme, le partage de l’espace et les bons gestes à adopter face aux troupeaux et aux chiens de protection y trouvent toute leur place. Un exemple ci-contre avec la table d’interprétation de Coursegoules.
Sur le site des Baous et plus généralement sur le territoire des Préalpes d’Azur, vous êtes susceptibles de croiser des troupeaux toute l’année. C’est pourquoi il est important de se renseigner sur les activités/conditions, afin de préparer sa visite.
Qu’est-ce que le pastoralisme ?
“Le pastoralisme est un mode d’élevage ancestral, où les troupeaux se nourrissent en pâturant les ressources offertes par les milieux naturels plutôt que cultivées par l’Homme. Les éleveurs et bergers déplacent les troupeaux au gré des saisons, en fonction de la présence de ressources naturelles.” (PastoKézako)
Et les chiens de protection ?
Avec le retour des loups, la prédation est forte et menace les troupeaux. C’est pour cela que vous pouvez croiser, lors de vos promenades, des chiens de protection (en plus des chiens de bergers, qui aident à la conduite des troupeaux), qui accompagnent les troupeaux. Leur travail consiste à protéger leurs troupeaux, ainsi si vous les croisez, vous devez adopter des comportements spécifiques.
Retrouvez un flyer sur les comportements à adopter face aux chiens de protection :
Randonner dans un territoire pastoral : les comportements à adopter
Pour plus d’information, vous pouvez consulter le site internet de Pasto Kézako qui permet de découvrir et de comprendre le pastoralisme à travers différentes thématiques.
Un exemple de vidéo de sensibilisation au pastoralisme, pour comprendre le rôle du chien de protection : Patou, un métier pas tout facile (CERPAM)
