Les Préalpes d’Azur sont un territoire de pierres, marqué par de nombreuses traces de l’occupation humaine depuis la préhistoire. Ce territoire de montagne a été habité par des chasseurs cueilleurs de la période paléolithique. C’est au néolithique, environ 4000 ans avant notre ère, que l’empreinte de l’homme dans le paysage devient plus forte avec le développement de l’élevage et, dans une moindre mesure, de l’agriculture.
Les animaux sont parqués aux côtés de l’homme dans des abris sous roche. C’est à partir du premier millénaire avant notre ère qu’ils sont ensuite contenus dans des enclos de sommets fréquemment associés à des cabanes de pierres.
Les morts sont parfois enterrés dans des dolmens et des dômes de terre : des tumulus. Six d’entre-eux sont classés. La plupart remontent au Néolithique et à l’âge du Bronze, avec des traces de réoccupations à l’âge du Fer. Ils sont aussi fréquemment ensevelis ou déposés dans les avens (des gouffres naturels).
De nombreux villages perchés, ainsi que les oppidums témoignent de l’implantation de populations nouvelles (appelées à tort « tribus celto-ligures ») à partir de 600 avant-JC. Ces habitats défensifs, souvent fortifiés étaient situés sur des positions stratégiques offrant des vues lointaines. Ils étaient intégrés dans les réseaux d’échanges méditerranéens.
On dénombre aujourd’hui 2 oppidums classés :
- le Castellaras de la Malle (commune de Saint-Vallier-de-Thiey) de l’âge du Fer
- le Castellaras de Thorenc occupé essentiellement à la période médiévale
À la période romaine se développe une agriculture de montagne. Elle se développe sur les pentes orientées au Sud et dans les petites plaines, accompagnée de la création de petits villages et de grands bâtiments d’exploitation.
Au Moyen-Age, châteaux, maisons-fortes et villages perchés continuent d’occuper les mêmes positions. Ce caractère défensif du bâti est omniprésent sur tout le territoire. Les petites communautés paysannes se protègent de tous les éventuels dangers dans des périodes souvent politiquement mouvementées.
La fortification des villages continue jusqu’à la Renaissance. Il subsiste aussi plusieurs fermes ou bergeries fortifiées, bâties à cette époque reprenant souvent les sites de l’époque romaine.
Des villages de caractère, témoignages d’hier – lieux de vie d’aujourd’hui
Les villages perchés, complètement intégrés au relief escarpé et au paysage, offrent des vues imprenables. Ils participent très fortement à l’identité historique des Préalpes d’Azur. Cette implantation est typique de l’adaptation de l’occupation humaine aux spécificités du territoire. Ce sont autant de témoignages qui permettent de comprendre les us et coutumes des sociétés qui ont occupé ce territoire.
Le territoire abrite également des villages traditionnels groupés. Leur socle est constitué d’habitations mitoyennes ou rapprochées formant un ensemble bâti très dense.
Parmi ces villages groupés, on note la particularité de Thorenc (commune d’Andon), une station climatique surnommée « la petite suisse provençale ». L’architecture du village est très typique : maisons à tourelles, murs et balcons de bois peints, qui reflète une influence franco-russe des plus étonnante du début du 20e siècle.
Les Préalpes d’Azur sont aussi riches d’un petit patrimoine dit « vernaculaire », témoignages des us ruraux et pépites du quotidien actuel. On retrouve comme éléments de patrimoines :
- fontaines
- lavoirs
- puits
- oratoires
- chapelles
- bornes historiques
- fours à pain
- moulins à huile, vent ou grain
- pigeonniers
- canaux d’irrigation
- ponts
Quelques chiffres :
- 31 villages du territoire occupent le site d’un habitat fortifié du Moyen-Age et présentent ainsi un caractère médiéval
- 25 villages perchés de caractère
- 1 village labellisé « les Plus Beaux Villages de France » (Gourdon)
- 28 monuments inscrits et 6 monuments classés au titre de monument historique
- 6 dolmens classés
- 2 castellaras classés (Andon et Saint-Vallier-de-Thiey)
- 3 châteaux dont 2 sont en ruine (Gilette et Gréolières)
- 1 jardin remarquable « Le jardin du vallon du Brec » à Coursegoules
Les savoir-faire locaux
De nombreux savoir-faire locaux existent. À ce titre, les Préalpes d’Azur accueillent artistes et artisans d’art :
- ferronniers
- santonniers
- tourneurs en céramique
- potiers
- peintres
- sculpteurs
- ébénistes
- illustrateurs
Le patrimoine linguistique
Le Parc des Préalpes d’Azur se situe au cœur d’une zone linguistique très intéressante, de la famille de l’Occitan. Trois dialectes de “parlers locaux” s’y entremêlent :
- le Gavot
- le Provençal
- le Niçois.
Les personnages illustres
Différents personnages célèbres sont nés ou ont vécu sur ce territoire :
- Célestin Freinet, pédagogue du début de la première moitié du XXe siècle et inventeur de la méthode d’apprentissage à l’école qui porte son nom. Il est né à Gars où un musée lui est dédié, a enseigné à Le Bar-sur-Loup et a vécu à Coursegoules (les motifs de la maison où il a vécu sont par ailleurs une curiosité) puis il a créé son école à Vence.
- Jean-Honoré Fragonard, peintre du XVIIIe siècle, né à Grasse. Certaines de ses œuvres sont exposées au Musée du Louvre. La Villa-Musée Jean-Honoré Fragonard, à Grasse, expose de nombreuses œuvres de l’artiste.
- L’Amiral de Grasse, héros de l’indépendance américaine, est né à Le Bar-sur-Loup.
- Francis Ponge, poète, qui vécut à Le Bar-sur-Loup.
- Napoléon Bonarpate, qui traversa les Préalpes d’Azur en mars 1815 afin de se rendre à Lyon par les montagnes tout en évitant les résistances des villes royalistes. Aujourd’hui, le principal axe routier du territoire qui longe l’itinéraire emprunté par l’empereur et ses troupes, porte le nom de Route Napoléon.