Au cœur du réseau des espaces protégés de l’arc alpin, les Préalpes d’Azur s’inscrivent dans un ensemble continu d’espaces protégés allant de la Camargue à l’Italie. Il appartient au hot spot mondial de la biodiversité présent à la croisée des influences méditerranéennes et alpines. Cet espace rural montagnard préservé surplombant le littoral, est une entité cohérente au sein du Moyen pays des Alpes-Maritimes, qui se situe au Sud puis à l’Ouest (rive droite) du fleuve Var et à l’Est (rive gauche) du fleuve Siagne.
Des paysages et des patrimoines culturels spécifiques
Une amplitude altitudinale importante (de 100 mètres au bec de l’Esteron à 1778 mètres à la Cime du Cheiron), une géomorphologie karstique complexe, deux climats maritimes et alpins, le travail de l’Homme au fil des siècles… Ce sont autant de richesses qui ont façonné les paysages magnifiques et variés des Préalpes d’Azur.
- le paysage aride et rocailleux des plateaux de Calern, Caussols et de Saint-Barnabé
- les vallées étroites, reliées par des clues (clues de Saint-Auban, d’Aiglun, de Sigale et de Les Mujouls)
- les zones steppiques de montagne (sommet du Cheiron)
- les gorges étroites et abruptes où l’eau se précipite (Gorges du Loup et de la Siagne)
- les plaines ouvertes cultivées ou pâturées (plaine de Caille)
- les espaces forestiers (Bois de Sauma Longa et Bois du Cheiron)
- le piémont, très aménagé et structuré par des murs de pierres sèches, des terrasses couvertes d’oliviers…
De nombreux vestiges témoignent de la longue conquête de ces espaces depuis le néolithique. Les restanques et les cabanes en pierre sèche sont les témoins du passage de l’homme sur ces territoires.
Les villages de vallées adossés à la montagne et les bourgs promontoires, comme en équilibre sur leur pic rocheux, renforcent les paysages. Les habitations ont été construites autour de ruelles étroites, avec des maisons hautes pour voir venir les dangers. Elles sont également adaptées à une exploitation agricole en terrasses, typique de nos territoires. Chapelles, églises et oratoires sont nombreux, disséminés dans le paysage. La variété et la force des paysages typés des Préalpes d’Azur proposent » une lecture à livre ouvert ” des différentes civilisations, conflits religieux ou encore historiques ayant marqué l’évolution du territoire.
Une biodiversité exceptionnelle
Les Préalpes d’Azur accueillent des espèces généralement en nette régression sur l’ensemble de leur aire de répartition du fait de la perte de leur habitat. Elles trouvent ici des conditions de vie favorables comme pour la vipère d’Orsini ou l’écrevisse à pied blanc.
Des groupes d’espèces méditerranéennes se trouvent ainsi en contact avec des espèces plus montagnardes voire alpines, comme les papillons Diane et Apollon.
Le territoire héberge une grande diversité d’habitats naturels (96 habitats naturels recensés dont 49 d’intérêt communautaire) et de niches écologiques qui accueillent de nombreuses espèces, faune comme flore, dont certaines sont endémiques. Aux tourbières basses alcalines sur Valderoure et Caille, succèdent des pelouses calcicoles, des oliveraies, des sources pétrifiantes, des sapinières, des garrigues… Il est possible de rencontrer quasiment tous les types de chênaies vertes existant en France, ce qui est exceptionnel.
Un tiers de la flore française métropolitaine, soit plus de 2000 espèces végétales, sont présentes dans les Préalpes d’Azur avec quelques espèces uniques au monde :
-
- L‘Erodium de Rodié
- La Campanule blanchâtre
- La Nivéole de Nice
Ce territoire est également riche en grottes et avens, habitats refuges pour de nombreuses espèces : chauves-souris cavernicoles, spélerpès de Strinatii, de nombreux coléoptères donc certains sont endémiques !
Différents outils de protection ou de gestion témoignent de cette richesse
Au cœur du réseau des espaces protégés de l’arc alpin, les Préalpes d’Azur s’inscrivent dans un ensemble quasi continu d’espaces naturels protégés. Ce territoire relie ainsi des espaces patrimoniaux reconnus nationalement et internationalement.
- 4 arrêtés préfectoraux de protection de biotope : bec de l’Estéron (Gilette), grotte au Guano (Saint-Cézaire-sur-Siagne), avens de Caille, vallon obscur de Carros
- 1 réserve biologique domaniale mixte sur la commune de La Roque en Provence
- 2 sites classés surfaciques : les baous, les plateaux de Calern et Caussols et leurs contreforts
- Les sites Natura 2000 :
- Préalpes de Grasse,
- Rivière et Gorges du Loup animé par la Communauté d’Agglomération Sophia-Antipolis
- Gorges de La Siagne, et Basse vallée du Var animés par le Syndicat Mixte pour les Inondations l’aménagement et la gestion de l’eau maralpin
- Gorges de la Vésubie et du Var – Mont Vial – Mont Férion animé par la Métropole Nice Côte d’Azur
- Préalpes de Grasse,
- 84% de la superficie du Parc est concernée par des Zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF)
- 1 Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique géologique : l’embut de Caussols (la seule des Alpes-Maritimes)
- 4 Parcs naturels départementaux gérés par le Conseil départemental des Alpes-Maritimes :
Un monde sans dessus-dessous, château d’eau du littoral maralpin
Les Préalpes d’Azur se caractérisent également par la présence d’un réseau souterrain très développé. L’eau, en s’infiltrant dans les massifs, créée des paysages souterrains remarquables. Près de 2000 cavités sont ainsi répertoriées, dont deux aménagées pour accueillir le public : le souterroscope de la grotte de Baume Obscure à Saint-Vallier-de-Thiey et la grotte de Saint-Cézaire-sur-Siagne.
On observe de nombreuses formes karstiques très évoluées. Les plateaux offrent un paysage typique, des dolines, avens, embuts (points d’entrée d’eau), lapiaz (calcaires dénudés), poljés (grands bassins d’effondrement) dont les plus remarquables sont la plaine de Caille, la plaine de Caussols ou le plan du Peyron à Gréolières.
Un certain nombre de cavités des massifs de l’Audibergue et de Calern sont des sites de pratique sportive et le gouffre de la Glacière à Caille a permis au spéléologue Michel Siffre de diriger ses expériences de vie hors du temps de 1968 à 1969.
La nature karstique du massif entraîne un déficit d’eau de surface pour certaines communes, mais contribue à la constitution de réserves d’eaux souterraines stratégiques pour l’alimentation en eau potable des villes du sud des Alpes-Maritimes.
Les principaux cours d’eau exutoires naturels sont : le Loup, la Siagne, la Cagne, l’Estéron, La Lane (qui rejoint l’Artuby et par elle, le Verdon).