Article de Fabien Pigalle de l’agence Gazelle.
Reconquête de l’agriculture en Préalpes d’Azur : l’arbre qui cache la forêt !
Si le recul de l’agriculture se fait encore sentir, des ambitions importantes demeurent pour soutenir l’activité sur un territoire riche d’histoires. Pour comprendre les enjeux d’aujourd’hui il faut remonter le temps…
Il y a 11 000 ans, la forêt recouvrait toute la région et l’homme semi-nomade, cueillait, chassait, pêchait. Vers 6000 ans avant notre ère, les hommes commençaient à entretenir les plantes comestibles et médicinales. Ce sont les prémices d’une nouvelle activité qui va naître : l’agriculture. On appelle cela la révolution néolithique. Une agriculture qui va changer le monde. L’homme façonne le paysage, déboise, cultive et élève le bétail.
Au Moyen Âge, la place de l’élevage était prépondérante dans l’économie, et les nombreux troupeaux bénéficiaient d’un domaine extrêmement vaste depuis les premières collines jusqu’aux alpages. Ces élevages contribuaient par actions naturelles au contrôle du développement de la forêt.
Les troupeaux formés pour une bonne part de chèvres, pacageaient dans les coupes de bois et empêchaient ainsi leur régénération.
En 1850, la surface agricole était 4 fois supérieure à aujourd’hui où les surfaces agricoles cultivées étaient, en 2020, de 12 936 hectares.
Ce n’est qu’après-guerre que s’est produite une transformation avec la régression de l’élevage ovin et caprin avec l’exode rural ; d’autres formes d’élevage en France ont pris le dessus dans un courant de modernisation des exploitations non compatible avec la géographie locale.
La forêt a alors repris ses droits, offrant une densité décourageante à en faire tomber bon nombre de restanques (lire aussi : Les restanques, meilleures des remparts), vestiges par endroits de l’activité de l’homme.
La forêt change aussi par nature
Si l’activité de l’homme a évolué à travers les âges, la forêt elle aussi change. D’après une étude menée sur la région sud Provence Alpes Côte d’Azur, le pin sylvestre est amené à disparaître sur près de 50% de sa surface. En cause le changement climatique, le stress hydrique, l’âge et les parasites. Plus qu’un retour en arrière, la reconquête agricole passe par une cohabitation avec un milieu en évolution perpétuelle.
Face à un littoral saturé et un besoin de retour aux sources avec une production locale de qualité en circuit court, l’homme cherche à reconquérir les espaces délaissés.