Article de Fabien Pigalle de l’agence Gazelle.
Un édifice aux multiples valeurs ajoutées
La reconquête du foncier agricole est un enjeu majeur qui passe par la réhabilitation des zones abandonnées. Des espaces où l’homme a mis son savoir-faire à l’ouvrage pour développer sa production. Outre l’entretien des milieux ouverts qui peut se faire en pâturage, l’homme doit également continuer d’apporter sa pierre à l’édifice… des restanques.
Des vestiges que vous pouvez observer partout autour de vous et qui témoignent d’une activité passée et présente. Car la restanque permet la stabilisation des sols cultivables et l’augmentation de la réserve en eau du sol utile à la croissance des végétaux. Sa structure en pierres sèches, c’est-à-dire sans liant, accumule la chaleur en journée et la restitue la nuit limitant les variations de températures.
Elle permet ainsi la culture des arbres fruitiers comme les oliviers, comme on le voit aujourd’hui, mais partout dans la montagne elle a permis également par le passé la production d’herbe de fauche, la culture de céréales ou de légumineuses, etc…
Mais incompatible avec la mécanisation agricole d’après-guerre, une majeure partie de ces terrains sont aujourd’hui en déprise, voire recouverts par la forêt . 🫒
Rempart à l’érosion, elles sont également un réservoir à la biodiversité. Une zone refuge pour les lézards, couleuvres ou orvets. Entre les pierres se développe une sorte de microclimat humide propice au bien-être d’espèces rares comme le spélerpès de Strinati, petit amphibien endémique qu’on ne trouve dans le monde que dans l’extrême sud-est de la France dans le nord-ouest de la l’Italie.
D’un point de vue structurel la restanque est également idéale pour diminuer l’impact des risques naturels. Contrairement à un mur maçonné qui accumule la pression, le muret en pierres sèches absorbe progressivement les mouvements de terrain et limite l’impact des pluies.
En retrouvant leur usage agricole, les restanques en bordure de village, permettent de lutter contre les risques naturels comme l’érosion ou les incendies et contribuent à la diversité de la mosaïque des milieux.
La restanque a donc plus d’une pierre à son arc ! Voir la vidéo
Le Parc des Préalpes d’Azur propose des chantiers d’initiation au savoir-faire de la restauration de mur en pierre sèche afin de sensibiliser habitants et agents communaux à la préservation des restanques et à l’intérêt de la technique dans les projets neuf.
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